L’histoire thermale de Montbrun les Bains remonte à l’antiquité. Il est probable que la source naturellement sulfurée des Rochers a toujours été utilisée à des fins thérapeutiques mais l’apparition d’un thermalisme structuré correspond à la création du premier établissement qui fut inauguré en 1870. Les débuts furent difficiles marqués par les deux guerres de 1870 puis de 1914‐1918. L’établissement ne s’en remettra pas et l’activité cessera dans les années 1914. L’ancien établissement thermal fut d’abord transformé en colonie de vacances puis en résidence de tourisme.

En 1966, la commune de Montbrun les Bains est frappée par l’exode rural, sa survie économique dépend en grande partie de l’entreprise Reynaud. Pour diversifier les activités et sécuriser ainsi l’avenir de Montbrun, les élus montbrunois emmenés par Louis Rousselle, choisissent de travailler avec acharnement à la remise en route du thermalisme. Il fallait racheter les sources, les terrains, construire le bâtiment et obtenir l’agrément. Alfred Diefenbaker et son équipe ont continué avec obstination, le travail entrepris par leurs prédécesseurs.

En 1987, le dossier aboutit. Un 1er établissement thermal destiné au traitement des affections des voies respiratoires est construit par la commune. L’exploitation est confiée par « délégation de service public » aux « Mutuelles de France ».

En 1997, la gestion mutualiste souhaite se retirer. La « Compagnie Européenne des Bains » dirigée par M Riac reprend l’exploitation, toujours dans le cadre d’une délégation de service public. La fréquentation est de l’ordre de 500 curistes annuels.

Montbrun envisage alors de se tourner vers la rhumatologie et la remise en forme. L’équipe municipale travaille à nouveau pour l’obtention de l’agrément nécessaire.

En 2001, après plusieurs années de travail, l’agrément en rhumatologie est publié par le Ministère de la Santé.En 2005, une extension est bâtie sur plus de 2000m2 et est inaugurée en août 2006. Le coût de 4 millions d’euros est financé à 80% par des fonds publics de l’Europe, l’état, la région Rhône Alpes et le Conseil Général de la Drôme. La commune garde à sa charge 850 000 euros. Ce montant est couvert ainsi que les intérêts de l’emprunt par un loyer fixe versé par l’exploitant. Une part variable indexée sur le chiffre d’affaire permet à la commune de profiter d’éventuels bons résultats commerciaux.

En 2015, le succès est au rendez-vous : 2500 curistes annuels. L’actuel établissement ne permet plus de faire face à la demande croissante. Par délibération du 15 juin 2015, l’actuel conseil municipal acte le principe de l’extension du bâtiment. Ce projet de 3.5 millions sera financé à hauteur de 1 million d’euros par la commune qui sollicite pour le complément l’aide des différentes collectivités publiques.

Ce projet permettrait d’accueillir 4000 curistes dans le bâtiment existant et de construire un « pôle de remise en forme séparé ». Le coût du projet a évolué et avoisine maintenant 4 millions d’euros.

Le 17 janvier 2017, le conseil municipal apprend que c’est en fait une vente du domaine thermal à l’exploitant qui est envisagée et que cette option doit être actée avant le 30 mars (date de dépôt dossier de demande d’aide dans le cadre du plan thermal).

Les derniers élus peuvent-ils, sans consulter la population, prendre la décision de revendre à un groupe privé, cet héritage commun ?

Auteur: le bureau de B.V.M.

Publié dans Thermes (édité le 21/09/2018)

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